L’utilisation des jeux vidéo en psychothérapie

Le jeu vidéo peut être un outil important dans la thérapie. Il peut servir dans les thérapies de type remédiation cognitives (trouble de l’attention), pour les thérapies comportementales (phobies, troubles alimentaires, etc.), ainsi que les thérapies de type psychodynamique. (Duris, O. Paragraphe 3). Le principal défi pour ce type de thérapie est le manque de connaissances concernant la thérapie assistée par les jeux vidéo chez les différents professionnels de la santé. (Duris, O. paragraphe 4) Personnellement, je crois que le jeu vidéo est un outil important dans les thérapies qui gagne à être connu. Elle doit être utilisée davantage avec diverses clientèles, mais pour les personnes vivant avec un TSA, ce genre de thérapie pourrait être grandement bénéfique.

Les débuts des recherches avec le jeu

Dès 1932, Mélanie Klein s’est intéressée aux jeux dans le but d’aller chercher l’inconscient de l’enfant et de travailler avec ses différents fantasmes et désirs. Selon elle, le jeu facilite l’expression de la pensée et il permet d’accéder aux couches plus profondes de la pensée du jeune (Duris, O. paragraphe 9-10). Selon cette chercheuse, le jeu permettrait d’avoir accès au « psychisme infantile de l’enfant » et d’y analyser les expériences et les fixations les plus profondément refoulées. ». (Paragraphe 15) De plus, cela permet de capter l’intérêt de l’enfant. 

Winnicott (1971) a repris les travaux de Mélanie Klein. Selon lui, le jeu est une thérapie en soi, permettant à l’enfant d’être créatif et d’utiliser sa personnalité tout entière » (Duris, O. paragraphe 17). Selon lui, le jeu permet à l’enfant d’exister. « Le jeu de l’enfant n’est donc plus considéré comme un contenu à analyser, mais plutôt comme un contenant dont la psychanalyse utiliserait les potentiels. » (Duris, O. paragraphe 18)

Le jeux vidéo en thérapie. 

Le jeu vidéo permet de travailler diverses compétences spécifiques en contexte thérapeutique, en voilà des exemples :  

Le jeu vidéo peut avoir des bénéfices, notamment au niveau de l’estime de soi. En effet, lorsque l’enfant est capable de surmonter les défis du jeu, cela augmente son sentiment de compétence. (Duris, O. Paragraphe 36) Le jeu vidéo apporte également au joueur un sentiment de « toute puissance » (Duris, O. paragraphe 29).

Serge Tisseron (2012) a fait des recherches au niveau de la « thérapie par l’avatar ». Cette thérapie vise à mettre l’avatar dans le dialogue entre le thérapeute et son patient. Cela permet de créer des discussions de ses expériences vécues avec son avatar.

Le jeu vidéo permet de travailler diverses compétences spécifiques, comme les perceptions sensorielles de l’enfant. Il permet de travailler le plan moteur et sensoriel que ce soit avec l’écran de jeux, dans la vibration de la manette ou par le contact avec le clavier de l’ordinateur. (Duris, O.paragraphe 51). 

Le jeu permet un échange et un lien commun entre l’intervenant et le client. Par exemple, quand les deux personnes se retrouvent côte à côte, pour vivre une expérience commune de l’univers numérique. L’intervenant se retrouve dans la même position par le jeu et ils sont tous les deux immergés dans le même monde numérique. La co-immersion est donc un pilier de la thérapie, pour créer un lien significatif. (Duris, O.paragraphe 51-56) Un exemple que la co-immersion peut être un outil thérapeutique est que le jeune et l’intervenant jouent ensemble à un jeu vidéo. L’intervenant qui vit un évènement dans le jeu peut nommer à voix haute ses propres sentiments, émotions, pensées, etc. Ce qui permet è l’enfant de faire des liens entre ce qu’il ressent et ce que son intervenant ressent. Donc, le jeu devient un excellent moyen de mise en mots. (Duris, O. paragraphe. 59) 

L’avatar numérique que l’enfant utilise peut également servir en thérapie. L’avatar joue le rôle de « miroir conteneur » (Givre, 2013). L’avatar permet de faire vivre au joueur diverses scènes. « Il sera possible pour le patient joueur de réaliser symboliquement certains fantasmes narcissiques, ou de rejouer certaines défenses psychiques, tout en exprimant ses émotions face aux images perçues à l’écran » (Duris, O. paragraphe 64)

L’autisme et le jeux vidéo  

L’utilisation du jeu vidéo en thérapie peut également être très bénéfique chez les enfants vivant avec le trouble du spectre de l’autisme. Comme nous l’avons vu plutôt, le jeu permet de travailler diverses compétences. Ce qui peut être utile pour travailler des compétences spécifiques qui sont plus difficiles pour la personne vivant avec le TSA.

En général, pour les personnes autismes, les relations sociales sont difficiles. L’utilisation du jeu multi-joueurs peut être très efficace durant la thérapie. En jouant en multi-joueurs, le jeune doit avoir des échanges avec son coéquipier. Le jeu permet donc des échanges verbaux entre les participants, dans un environnement encadré par le jeu vidéo. Il peut également servir à travailler des compétences plus spécifiques, par exemple la considération de l’autre et la différence entre soi et autrui (paragraphe 90-91).

La tablette numérique 

La tablette numérique, pour un enfant vivant avec le TSA, peut être très utile. Les applications peuvent pallier certaines difficultés. Nous l’avons exploré dans mon premier blogue. La tablette peut également être utilisée en thérapie. La notion de co-immersion que nous avons vue plus haut peut également être reproduite avec la tablette. 

La fonction photo vidéo de la tablette est grandement utilisée dans les ateliers thérapeutiques. Par exemple, un enfant peut filmer un évènement X. Ensuite, il peut  faire rejouer en boucle  « un schéma d’action ». Ce qui permet à l’adulte de comprendre les intérêts spécifiques de l’enfant et donc de voir les moments de captivité de l’enfant. L’enfant peut analyser et observer la scène plusieurs fois pour tenter d’organiser ses pensées et ses expériences de vie. L’intervenant peut également mettre dans ses propres mots l’expérience vécue. (Paragraphe 106-107)

Conclusion 

Les univers de vidéoludiques, permettent de travailler plusieurs compétences. Ils permettent le partage d’une expérience commune et permettent de mettre des mots sur certaines émotions et évènements. L’univers du monde vidéo en thérapie est encore en développement et je pense qu’il peut permettre une grande aide à la thérapie notamment avec une clientèle TSA. Le jeu vidéo permet un environnement contrôlé et rassurant.

Bibliographie : 

Duris, O. (2017).  L’utilisation des jeux vidéo en psychothérapie et plus particulièrement dans la clinique de l’autisme et de la psychose infantile. Cahier de Préaut, n.14, 56 à 91. https://www.cairn.info/revue-cahiers-de-preaut-2017-1-page-65.htm

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